samedi 2 mai 2009

Nietzsche (Friedrich) - Citations & Contre-citations

Nietzsche ne proposant qu'une vision restreinte à l'individu, ses citations qui courent les rues doivent être remises dans leur contexte restreint. Ce contexte est exempt de générosité à autrui et est l'expression de sa vision du combat perpétuel que l'individu enfermé en lui-même doit livrer contre ce qui n'est pas lui.

Dans une vision humaniste, donc considérant l'homme dans une relation cohérente avec le principe de réciprocité qui implique l'égalité intrinsèque de chaque être humain, je contre-citerai Nietzsche afin de dénoncer ses ambivalences.

Si vous prétendez à être humaniste, dépensez pour l’autre le surplus de force qui vous en dissocie et dont il a tant besoin. Vous ne devez pas devenir un surhomme, vous devez devenir un homme intégré dans une réalité humaine, rien de plus.

55 commentaires:

  1. Nietzsche : « À lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui ».
    Remarque : Nietzsche refusant de reconnaître chez l’autre, une potentialité de noblesse d’âme comparable à la sienne, voit dans le protocole du “combat”, proposé par son adversaire supposé, un nivellement par le bas qui est la marque même de sa médiocrité. Ce que signifie cette citation est en fait : « Tu n’as rien à gagner en fréquentant le sous-homme. Tu ne peux que corrompre ta perfection dans toute relation que tu pourrais entretenir avec lui ». Si sa mère avait pensé comme Nietzsche, en cohérence, elle aurait dû l’avorter.
    Contre-citation humaniste : « Ce n'est pas le choix de l'arme qui est l'erreur, c'est le choix de la lutte qui l'est, car c'est l'aveu que nous voyons dans l'autre un ennemi potentiel plutôt qu'un allié potentiel »
    ou
    « Lutter, c'est avouer sa faiblesse à convaincre de la nécessité de s'entendre sur un modus vivendi. Lutter, c'est se résoudre à un échec. Lutter, c’est rester seul en repoussant l’autre ».

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  2. Nietzsche : "Accepter d'autrui qu'il subvienne à des besoins nombreux et même superflus, et aussi parfaitement que possible, finit par vous réduire à un état de dépendance"

    Remarque : Nietzsche, n’attachant de valeur qu’à sa propre liberté absolue, ne voit dans ce qui l’attache à l’autre qu’une contrainte à sa liberté. Il ignore le terme symbiose, ou pire lui dénie toute valeur.

    Contre-citation humaniste : "La dépendance de l'enfant à ses parents est la plus parfaite qui soit. Nier cela, c'est nier la réciprocité qui enjoint l'enfant devenu adulte de répondre à la dépendance parfaite de ses parents devenu vieillards".

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  3. Nietzsche : "Atteindre son idéal, c'est le dépasser même coupé".

    Remarque : Nietzsche, obligé de reconnaître l’impossibilité de parvenir à l’absolu de l’idéal, reconnaît la faiblesse de son système basé sur le surhomme qui est l’être absolument abouti. Alors, il tergiverse et cherche une porte de sortie.

    Contre-citation humaniste : "Aider l'humanité à atteindre l'alliance totale, c'est accepter avec humilité notre rôle limité dans la chaîne des générations".

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  4. Nietzsche : "Beaucoup trop d'hommes viennent au monde : l'État a été inventé pour ceux qui sont superflus".

    Remarque : Quel aveu de mépris pour l'autre ! Quoi de plus superflu qu'un enfant, pourtant il est l'avenir de l'homme.

    Contre-citation humaniste : "L'État doit être la forme la plus aboutie de la solidarité. L'individu est superflu en dehors de la solidarité. Sans la solidarité d'où il est issus, il brille tout seul et meurt tout seul, sa vie n'a pas de sens, il est superflu".

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  5. Nietzsche : "Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou".

    Remarque : Ceci explique sans doute la vie de Nietzsche et sa fin tragique !! Rêvant d'être le surhomme, il a su qu'il n'était qu'un homme. Triste déchéance, très humaine pourtant.

    Contre-citation humaniste : "C'est croire dans la métaphysique du doute qui est la plus folle des certitudes".

    ou

    “N'est pas athée qui "croit" l'être, mais qui "sait" l'être”.

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  6. Nietzsche : "Ce qui découle du pessimisme, c'est la doctrine de l'absurdité de l'existence".

    Remarque : D'où l'absurdité de l'existence de Nietzsche, pas de la vôtre, rassurez-vous. Lorsque l'on est individualiste et que l'on voit l'univers graviter autour de son nombril, il est difficile de comprendre la disparition inéluctable du centre de l'univers : soi.

    Contre-citation humaniste : "À trop regarder son nombril, on y voit un univers. À regarder l’autre, on découvre l’autre et notre univers s’expanse".

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  7. Nietzsche : "Ce qui détruit les illusions, les siennes et celles des autres, la nature le punit avec toute la rigueur d'un tyran".

    Remarque : Quand Nietzsche s'illusionne sur la nature et en fait un tyran à l’image de son surhomme !

    Contre-citation humaniste : "La réalité est un fait cohérent dans lequel doit s'inscrire l'humanité. D'où la nécessité d'établir une solidarité tout aussi cohérente".

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  8. Nietzsche : "Ce qui me bouleverse, ce n'est pas que tu m'aies menti, c'est que désormais, je ne pourrai plus te croire".

    Remarque : Quand Nietzche ne veut voir l'homme que comme un absolu, il ne parvient pas à comprendre sa relativité.

    Contre-citation humaniste : "Demander à l'autre ce qu'il ne peut donner, c'est l'obliger à donner autre chose. On apprend à mentir aux enfants en leur demandant de n'être plus des enfants".

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  9. Nietzsche : "Ce qui m'importe, c'est l'éternelle vivacité et non pas la vie éternelle".

    Remarque : Normal quand on vit comme un immortel avec pourtant la certitude de mourir.

    Contre-citation humaniste : "Ce qui importe, ce n'est pas la connaissance acquise, c'est la connaissance transmise".

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  10. Nietzsche : "Ce qui se paie n'a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles".

    Remarque : De quoi vivait Nietzsche ? Suivez son vœu, n'achetez pas un de ses livres.

    Contre-citation humaniste : "On ne devrait pas vendre les livres, on devrait les donner. C'est le mépris des écrivains pour leur œuvre qui les fait choisir d'en faire un métier".

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  11. Nietzsche : "Ce qu'on fait n'est jamais compris mais seulement loué ou blâmé".

    Remarque : La décohérence dualiste dans toute sa splendeur ! Ce que nous produisons devient extérieur à nous-même, même notre pensée. Si on offre sa pensée, elle ne nous appartient déjà plus. Si on garde sa pensée, on en est seul juge. Nietzsche louait-il ou blamait-il sa pensée ou le faisait-il avec la pensée de Nietzsche ?

    Contre-citation humaniste : "On peut être cause, on ne peut contrôler tous les effets. La meilleure cause est celle qui produit plus d’effets désirables que d’effets indésirables".

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  12. Nietzsche : "Celui qu'entoure la flamme de la jalousie, celui-là en fin de compte, pareil au scorpion, tourne contre lui-même son dard empoisonné".

    Remarque : “Pareil au scorpion jaloux”, voilà bien la définition du surhomme de Nietzsche qui, incapable de reconnaître en l’autre son pareil, s’en méfie jusqu’à la déraison. L’autre lui étant inférieur, son désir se doit d’être soumis à la raison excluante du surhomme. Le surhomme prend ce qui lui est dû, il n’a aucune raison de rendre ce qu’il reçoit puisqu’il est le surhomme, jaloux de ses prérogatives.

    Contre-citation humaniste : "Rien de tel qu'un égoïste pour parler de l'égoïsme. On ne parle que de ce que l'on est. Intéressons-nous à ce en quoi les autres sont différent de nous. Parlons des autres, parlons aux autres. Dansons !".

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  13. Nietzsche : "Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu'il soit d'ailleurs ce qu'il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit".

    Remarque : N’étant capable que d’une pensée absolue, Nietzsche ne produit que des propos absolus. Son regard sur l’autre est unilatéral. Ses médecins auraient-ils du perdre tant de temps à soigner Nietzsche ? L’interaction n’est pas un esclavage, c’est dans le déséquilibre des interactions que se situe l’esclavage et la domination.

    Contre-citation humaniste : "Celui qui dispose des deux tiers de sa journée pour être face à lui-même est esclave de lui-même. N'oublions pas de regarder par la fenêtre ce qui n'est pas nous. L'autre nous enrichit".

    Vos commentaires : Par mon épouse qui est plus pragmatique que moi :

    “Celui qui dispose des deux tiers de sa journée n'a pas de factures à payer”. Nietzsche broutait-il son jardin ?

    ou encore d'Hervé Bazin (toujours proposé par mon épouse) :

    “Il en a de bonnes ou alors il avait une bonne”.

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  14. Nietzsche : "C'est de nos vertus que nous sommes le mieux punis".

    Remarque : L'effort ne contraint que celui qui ne considère que la contrainte et non la finalité de l'effort. Pourquoi se contraindre à l’effort dans ce cas. Nietzsche était probablement masochiste.

    On pourrait également considéré que Nietzsche parle ici de la vertu ou de l’acte vertueux non reconnu. Les surhomme dont la vertu est égoïste n’a pas être reconnu puisque sa vertu se teinte de mépris pour celui qui ne la possède pas.

    Contre-citation humaniste : "Il faut prendre exemple sur la vertu de celui qui aide le plus faible sans lui demander la moindre reconnaissance".

    ou

    “Croire que la vertu implique le rejet, c'est croire dans le rejet, pas dans la vertu”.

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  15. Nietzsche : "C'est perdre de sa force que compatir".

    Remarque : On a rien sans rien mon petit Freddo. Mais il est exact de dire que nos actes nous demande un effort.

    Contre-citation humaniste : "Le plus fort reste-t-il le plus fort ou le plus faible reste-t-il le plus faible ? D'où l'intérêt, très égoïste, de la compassion et de la solidarité".

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  16. Nietzsche : "Dans la plupart des amours, il y en a un qui joue et l'autre qui est joué ; Cupidon est avant tout un petit régisseur de théâtre".

    Remarque : Nietzsche était avant tout le petit régisseur de son théâtre dont il était également le seul public. L'onanisme de Nietzsche est une partouze dont il était le seul participant.

    Contre-citation humaniste : "Aimer, c’est aimer. Faire semblant d’aimer, c’est n’aimer réellement que soi".

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  17. Nietzsche : "Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume?"

    Remarque : Dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec l'autre sans lui marcher sur les pieds ? Le surhomme n’a que des plaisirs solitaires. La danse avec la plume implique le lecteur comme partenaire.

    Contre-citation humaniste : "Danser, c’est toucher l’autre ... à tous les niveaux. Danser seul, c’est ne toucher que soi-même".

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  18. Nietzsche : "Dès que l'homme s'est parfaitement identifié à l'humanité, il meut la nature entière".

    Remarque : Le mal que fait l’homme à la nature pour la plier à son désir est un viol qu’il commet sur lui-même.

    Contre-citation humaniste : "Dès que l'individu intègre la réalité, il s'intrique, au sens quantique, avec elle. Il n'est plus "un", il est "tout", il devient immortel. Vouloir se dissocier de la nature, c’est devenir mortel”.

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  19. Nietzsche : "Dieu a aussi son enfer : c'est son amour des hommes".

    Remarque : Le surhomme n’est capable que de s’aimer. Dieu est même capable d’aimer Nietzsche.

    Contre-citation humaniste : "L'enfer de l'individu, c'est de se croire Dieu ... et unique".

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  20. Nietzsche : "Doué d'une vue plus subtile, tu verras toutes les choses mouvantes".

    Remarque : Le surhomme de Nietzsche s'oppose en qualité à l'homme ordinaire qui, bien entendu, ne mérite que le mépris du surhomme. Le surhomme suppose donc qu’il est capable de mieux voir.

    Contre-citation humaniste : "Refermé sur toi-même, tu n'auras accès qu'à la mouvance de ton nombril. La solidarité est une dynamique plus complexe que l'égoïsme. C'est en cela qu'elle demande plus de subtilité".

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  21. Nietzsche : "Et souvent il y a plus de bravoure à se retenir et à passer : pour se réserver pour un ennemi plus digne".

    Remarque : "Ne t'opposes qu'à ce qui est digne de toi". Le surhomme est narcissique, bien entendu. Tout en lui est un combat “digne” du samouraï qu'il se voudrait être.

    Contre-citation humaniste : "Oser la solidarité et proposer l'alliance ne demande que bravoure sur soi-même".

    ou

    "La dignité que l'on croit trouver dans son ennemi n'est que la manque de dignité qui nous pousse au combat".

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  22. Nietzsche : "Évaluer, c'est créer : écoutez donc, vous qui êtes créateurs ! C'est l'évaluation qui fait des trésors et des joyaux de toutes choses évaluées".

    Remarque : Évaluer, certainement, mais par rapport à quelle référence? Celle de l'individualisme, qui ne trouve que trésor et joyaux en lui-même, et qui voit le poison dans ce que peut proposer autrui. Celle de l'humanisme, qui propose le partage, et qui donne et transmet plus qu'il ne prend ?

    Contre-citation humaniste : "La mère regardait son enfant, et l'enfant regardait sa mère. Un seul regard partagé, un seul amour partagé".

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  23. Nietzsche : "Expérimenter, c'est imaginer."

    Remarque : Quand le surhomme est enfermé en lui-même, son imagination est limitée à ce qu'il est. Quand l'être humain s'ouvre à autrui, cet autrui fut-il le surhomme, sa réalité dépasse son imagination.

    Contre-citation humaniste : "Quand l'être humain ouvre les yeux, il voit. Quand il pense, il ouvre son cerveau. Quand il rencontre un autre être humain, il s'ouvre à l'humanité".

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  24. Nietzsche : "Faible serait l'attrait de la connaissance, s'il n'y avait pas tant de pudeur à vaincre pour y parvenir".

    Remarque : Quelles pudeurs le surhomme doit-il vaincre ? Celle d'oser mépriser Dieu pour commencer, et celle d'oser mépriser l'homme ensuite ?

    Contre-citation humaniste : "Quand l'homme rencontre l'humanité, il fait une rencontre non seulement dans le présent de l'homme, mais également dans le passé de celui-ci. Alors, seulement, il peut entrevoir le futur et les connaissances potentielles de l'humanité".

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  25. Nietzsche : "Il est bien des choses que je veux une fois pour toutes, ne point savoir. La sagesse fixe des limites même à la connaissance".

    Remarque : Est-ce par peur des réponses que Nietzsche ne veut pas se poser certaines questions ? Comment celui qui prétend à la sagesse peut-il préjuger d'une connaissance qu'il n'aurait pas ? Que l'on ne puisse pas répondre ignorant la définition des termes de la question ou parce que la question n'a pas été posée, cela peut se concevoir, mais quand la question est là, s'imposant à notre esprit, comment peut-on feindre de ne pas la voir.

    Contre-citation humaniste : "On peut faire le vide en soi, mais on ne peut pas faire le vide d'une information que l'on ne contient pas. Le propre de l'homme est de penser. Le drame de l'homme est d'être au centre de sa pensée".

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  26. Nietzsche : "Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire."

    Remarque : "Vivre avec des humains" ? Ce que craint le surhomme de l'humain, c'est d'y voir ses faiblesses comme dans un miroir. Alors plutôt que d'accepter ces faiblesses qui le limitent ou d'aider l'humain comme un père aide son enfant, il préfère se dissocier de l'humain.

    Contre-citation humaniste : "Le surhomme est une race stérile parce qu'il ne peut parler qu'à lui-même. L'être humain est fécond parce que sa pensée parle à travers les générations."

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  27. Nietzsche : "Il est plus facile de s'arranger avec sa mauvaise conscience qu'avec sa mauvaise réputation."

    Remarque : Effectivement, nous n'avons aucun contrôle sur la perception que les autres ont de nous, que cette perception soit positive ou négative. Ce qui est important, ce n'est pas qu'elle soit positive ou négative, c'est qu'elle coïncide avec ce que nous sommes. D'où l'intérêt de ne rien cacher dans la rencontre, si l'on veut que l'autre rentre en nous et que nous puissions rentrer dans l'autre, intriquer nos esprits.

    La rencontre nous met en danger, mais c'est ce n'est qu'au prix de ce qu'implique ce danger, qu'il nous est possible de rentrer dans une relation avec l'autre, de rentrer en humanité. Le surhomme est une citadelle autiste placée au centre de l'univers, et comme toutes les citadelles, la relation, qu'il a avec ce qui n'est pas lui, est a priori hostile. Sa relation est unilatérale, et ce qu'il prend subit un traitement unilatéral propre à renforcer la citadelle qu'il est.

    Effectivement, il est plus facile de s'arranger avec sa mauvaise conscience, et cela d'autant plus quand on s'imagine seul/unique au monde, l'autre n'étant que ce sur quoi porte notre regard. Quand on est notre seule référence, il est aisé de trouvé des justifications à nos actes et à nos pensées.

    Contre-citation humaniste : "Toute pensée naît d'une information qui fut extérieure avant d'être intérieure. Nous ne sommes que de l'information traitée".

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  28. Nietzsche : Il faut deviner le peintre pour comprendre l'image.

    Remarque : Deviner Nietzsche, c'est comprendre son surhomme : un besoin de perfection qui ne peut se comparer qu'à la médiocrité supposé de l'autre.

    Contre-citation humaniste : "C'est en apprenant à recevoir l'autre, que l'on devient, soi-même, propre à être donné".

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  29. Nietzsche : "Il est possible de vivre sans se souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal, mais il est impossible de vivre sans oublier".

    Remarque : Superbe pléonasme qui ne démontre rien.

    Contre-citation humaniste : "Ce qui nous différencie de l'animal, ce n'est pas notre capacité à oublier, c'est notre capacité à anticiper, à créer les conditions du bonheur ou du malheur".

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  30. Nietzsche : "Il faut quitter la vie comme Ulysse quitta Nausicaa - en la bénissant plus qu'en l'aimant".

    Remarque : Ce n'est pas nous qui quittons la vie, c'est la vie qui nous quitte. Celui qui n'a pas aimé la vie n'a pas été aimé de la vie. La vertu de l'amour comme de la haine, c'est la réciprocité.

    Contre-citation humaniste : "On ne reçoit qu'à l'égal de ce que l'on a donné. Qu'avez-vous donné à la vie qui soit à l'égal de la vie ? La vie se transmet, l'amour aussi".

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  31. Nietzsche : "Il faut savoir se perdre pour un temps si l'on veut apprendre quelque chose des êtres que nous ne sommes pas nous-mêmes".

    Remarque : Ceci n'est pas un appel à la rencontre, ici Nietzsche nous dit que le surhomme doit être capable de se jeter dans la fange du soushomme pour bien comprendre ce qui le différencie du surhomme. D'où l'expression "savoir se perdre pour un temps" qui signifie qu'il doit redevenir "pur" après la rencontre. Le prédateur ne peut attaquer que ce qu'il connaît.

    Contre-citation humaniste : "Nous sommes l'information transmise génération après génération. Notre devoir minimum, en cette vie, est de la transmettre à notre tour".

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  32. Nietzsche : "Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsi constitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette "vérité"".

    Remarque : Parce que Nietzsche pose de mauvais postulats, il est obligé de mentir et, pire encore, de se mentir. La réalité n'a pas besoin de sens, mais de cohérence. C'est une perception simplifiée ou amplifiée de la réalité qui nous la rend autre que ce qu'elle est.

    La réalité de l'homme est un passage dans la vie. Il acquiert cette vie par transmission. Son savoir avant d'être potentiellement cause est d'abord un effet du rapport qu'il a avec ce qui n'est pas lui.

    Contre-citation humaniste : "L'homme qui ne transmet pas son savoir ou sa puissance est une fin du monde. La finalité de l'existence est la transmission de l'acquis".

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  33. Nietzsche : "Il suffit de forger des noms nouveaux, de nouvelles appréciations et de nouvelles probabilités pour créer à la longue aussi des "choses" nouvelles".

    Remarque : Nietzsche croit en ecluant le reste de l'humanité que son surhomme pourra surmonter ce a quoi cette humanité a été confrontée. En fait, c'est juste l'inverse. C'est parce qu'il est incapable de tirer les leçons du passé et qu'il s'éxonère de ses fautes, qu'il ne peut pas comprendre les excès auquels sera livré son surhomme, son homme "nouveau".

    L'humanisme véritable est d'abord un constat lucide des contradictions de l'être humain et du nivellement par le bas auquel il est astreint. Ce n'est qu'une fois ce constat effectué qu'il peut tenter, en toute humilité, de relever le niveau en sachant que cette tâche requiert la plus grande alliance possible.

    Contre-citation humaniste : "L'idée nouvelle est l'aboutissement de l'heuristique. D'un présent enfin abouti qui s'appuie sur un passé d'échecs".

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  34. Nietzsche : "Je fais cas d'un philosophe dans la mesure où il est capable de fournir un exemple".

    Remarque : Considérant que nul exemple ne pourra démontrer l'irrecevable, Nietzsche prétend être le philosophe nouveau et unique. Cette une théorie par l'absurde, puisque dans ce cas Nietzsche est lui-même un philosophe de l'irrecevable. Et cela se démontre.

    C'est un "caput mortuum", Monsieur Nietzsche. On ne reprend pas le pire en disant qu'il est le meilleur, car ce ne serait que sortir un cadavre de la terre en croyant que cela lui redonnera vie.

    Contre-citation humaniste : "La sélection naturelle a produit l'espèce humaine, mais ce serait la mort de celle-ci que de la resoumettre à la sélection naturelle. La vertu de l'intelligence est d'abolir la sélection naturelle par l'alliance."

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  35. Nietzsche : "Je suis trop fier pour croire qu’un homme m’aime. Cela supposerait qu’il sache qui je suis."

    Remarque : Autrement dit : "Les voies de Nietzsche sont impénétrables pour qui n'est pas Nietzsche". Dans ce cas pourquoi tenter la communication, puisque Nietzsche à la certitude de ne pouvoir être compris ?

    Contre-citation humaniste : "L'incapacité de la transmission de pensée, amène à la conclusion que les rapports humains impliquent l'apprentissage de l'autre".

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  36. Nietzsche : "Jusqu'à ce jour rien de ce qui donne de la couleur à l'existence n'a encore eu son histoire."

    Remarque : Triste aveu que celui de ne croire qu'en l'absolu et de comprendre que cet absolu est inaccessible, parce que tout espoir est réduit à néant par les conditions extrêmes requises.

    Contre-citation humaniste : "Être est la seule réalité accessible. À trop désirer, on oublie l'essentiel. Les enfants connaissent le bonheur dans la simple béatitude d'être. Les adultes l'ont oublié".

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  37. Nietzsche : "L’ami doit être passé maître dans l’art de deviner et dans l’art de se taire."

    Remarque : Qu'est-ce que l'ami d'un esprit rigide, si ce n'est un ami soumis à sa raison. Alors, oui, l'ami de Nietzsche doit se forcer à le comprendre et à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de dire ce que Nietzsche considérera, au mieux, par du "déjà dit" par lui, ou, au pire, comme un acte de trahison.

    Historique : C'est ainsi que Nietzsche changea son premier enthousiasme pour Schopenhauer en une critique acerbe, et qu'il brisa sans hésiter son amitié avec le musicien Wagner.

    Contre-citation humaniste : "Il n'y a d'amitié que dans l'échange. Sans l'échange, on peut déjà considérer l'autre avec de la bienveillance".

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  38. Nietzsche : "L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur".

    Remarque : Mais quel est le meilleur de Nietzsche, et quel est son pire ? En fait, le meilleur s'additionne et le pire se soustrait. Il faut comprendre que Nietzsche prône la transvaluation des valeurs, ce qui signifie que n'a de valeur de loi que l'épanouissement de sa "volonté de puissance", cet instinct vital qui pousse chaque individu, s'il est sain et vigoureux, à imposer sa domination autour de lui. Vive la sélection naturelle, qui ne favorise que le fort et fait disparaître le faible.

    Contre-citation humaniste : "Le plus fort est-il plus fort que l'alliance du plus fort et du plus faible ? C'est dans cette évidence que naît la solidarité, et c'est dans son côté aléatoire que le rapport de force trouve son absurdité".

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  39. Nietzsche : "La connaissance tue l'action, pour agir il faut que les yeux se voilent d'un bandeau d'illusion".

    Remarque : Ce que nous dit Nietzsche, c'est qu'agir, dans un but précis autre que celui de notre désir présent, repose sur l'aléatoire de sa réalisation. Il veut ainsi tuer la notion d'idéal qu'il voit comme une faiblesse. Pour lui, l'intelligence est d'abord une fonction pragmatique au service de l'élan vital, et l'élan vital ne s'exprime qu'au présent. Nietzsche ne regarde jamais vers le futur, car le futur rentre forcément en contradiction avec la finalité du surhomme, par sa mortalité et l'anéantissement de la force acquise.

    Contre-citation humaniste : "Le passé dit d'où nous venons, le présent, la connaissance que nous renouvelons, le futur, l'espoir que nous transmettons".

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  40. Nietzsche : "La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat".

    Remarque : Dommage que Nietzsche ait aussi mauvaise vue, et que sa mauvaise foi le pousse croire qu'elle ne provient unilatéralement que des autres. Comme disait Lavoisier complétant Démocrite : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Cela ne s'applique pas qu'à la chimie, ça s'applique également aux idées. Si Nietzsche avait compris que l'individu est inclus dans une dynamique sur laquelle il a si peu de contrôle, il aurait compris que la meilleure solution n'est pas le combat, mais l'alliance, car personne n'est assuré de l'issue du combat.

    Contre-citation humaniste : "L'humanisme est la compréhension d'un nivellement par le bas de l'humanité que les tentatives de solidarité doivent tendre à tirer vers le haut".

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  41. Nietzsche : "La cruauté est le remède de l'orgueil blessé".

    Remarque : C'est une évidence pour les esprits qui cèdent à l'orgueil et au narcissisme. C'était donc une évidence pour Nietzsche. D'où son désir de se retirer de l'humanité ordinaire pour créer son Dieu vengeur : le surhomme. Seul capable de venger l'orgueil blessé de Nietzsche.

    Contre-citation humaniste : "Le principe de réciprocité, bien compris, entraîne la compréhension du meilleur comportement. On ne peut rien contre les imbéciles, sauf leur montrer l'exemple et les éduquer".

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  42. Nietzsche : "La culture, c'est avant tout une unité de style qui se manifeste dans toutes les activités d'une nation".

    Remarque : Ne vous y trompez pas, chez Nietzsche, la culture, c'est le nivellement par le bas auquel est soumis l'être humain social qu'il méprise. Son surhomme est un prédateur dans le poulallier. Il n'a de compte à rendre qu'à lui-même. Qu'aurait le surhomme à faire d'une valeur qui s'oppose à sa puissance vitale. La culture c'est bon pour les faibles qui acceptent la mise en coupe réglée.

    Contre-citation humaniste : "La culture est le premier partage qui est proposé au petit de l'homme, en même temps que le sein de sa mère. C'est le premier lait offert à l'esprit".

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  43. Nietzsche : « La femme n'est pas encore capable d'amitié : elle ne connaît que l'amour. »

    Remarque : Pour nous éclairer sur cette citation, en voici une autre qui est moins équivoque : « Les jeunes filles qui ne veulent devoir qu'à l'attrait de leur jeunesse le moyen de pourvoir à, toute leur existence et dont l'adresse est encore soufflée par des mères avisées, ont juste le même but que les courtisanes, sauf qu'elles sont plus malignes et plus malhonnêtes. »

    En clair, la citation à analyser veut dire: « que l'amitié d'une femme n'est pas digne de confiance, car au fond elle comble sa faiblesse en usant malhonnêtement de ses charmes. »

    Il faut dire que Nietzsche n'a jamais abordé les femmes qu'en théorie. Hormis sa grand-mère, sa mère, ses tantes, et sa sœur (épouse de l’antisémite B. Förster), il en savait très peu, donc, il en a déduit beaucoup.

    Ceci dit, moi qui suis marié et père d'une jeune adulte, je dois dire qu'il y a effectivement un fossé entre les hommes et les femmes. Que bien souvent les femmes comblent une faiblesse physique par une force intellectuelle que peu d'hommes sont capables de rivaliser. Elles manient aussi bien le pragmatisme (elles le sont bien souvent plus que les hommes dans les petits actes journaliers) que l'art du subjectivisme, et elle savent basculer de l'un à l'autre dans l'instant, ce qui laisse souvent l'homme dans une perplexité, voire dans la confusion la plus totale.

    L'homme n'est utile que dans les moments graves de l'existence ou sa simplicité intellectuelle fait merveille, sinon la femme le dépasse sur tous les autres terrains, et notamment sur l'endurance face à la réalité. Ce n'est pas pour rien que la nature a choisis la femme comme mère (c'est très drôle, ça).

    Celui qui croit qu'il peut échapper à la soumission que lui imposent les femmes, est un aveugle. Il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi. Une fois que l'on a accepté leurs règles de vie. Tout se passe effectivement très bien.

    On va me prendre pour un affreux mysogine, mais moi, je ne me plains pas vraiment. J'accepte la réalité du rapport de force que les femmes m'imposent parce que j'y trouve également mon compte. C'est peut-être le refus de cette réalité qui a perdu Nietzsche :-)

    Contre-citation humaniste : « Tantôt femme-enfant et tantôt femme-mère, elle nous demande protection et nous protège. La femme a les qualités qui nous manquent et nous avons la force qu'elle recherche. Le couple est une grossesse commune, et il y a malheureusement des grossesse qui échouent. »

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  44. Nietzsche : « La foule est une somme d'erreurs qu'il faut corriger. »

    Remarque : Et encore et jusqu'à la nausée, il nous montre du doigt l'imperfection de l'autre, de la société, comme si la société n'était pas forcément un nivellement par le bas, alimenté par nos imperfections. Cette recherche de l'absolu qui n'est accessible que dans l'abstraction. En quoi Nietzsche serait-il un exemple à suivre, lui qui n'a pas eu d'amitié durable. Qui s'est refermé sur lui-même, dans une détestation narcissique de lui-même.

    Contre-citation humaniste : « Un orchestre philharmonique produit un son que ne peut produire un musicien seul. L'humanité est un orchestre encore mal organisé. Il tient à chaque individu d'y intégrer sa conscience et d'en jouer le plus justement possible dans la partition qui est la nôtre »

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  45. Nietzsche : « La métaphysique, la morale, la religion, la science, sont considérées comme des formes diverses de mensonge : il faut leur aide pour croire à la vie. »

    Remarque : Nier l'évidence de la relation de chaque individu avec ce qui n'est pas lui, n'est-ce pas se mentir sur la réalité. Il n'y a pas de soleil qui ne brille que parce qu'il est soleil. Son influence est épiphénomènologique de son état de soleil. Le regard philosophique n'est pas un mensonge, c'est une vérité incomplète, parce que l'observateur n'est pas l'objet observé.

    Contre-citation humaniste : « L'univers n'est qu'information. Chaque information attend son lecteur et ce qu'il en fera, mais l'univers indivisible est la seule information complète parce que toute potentialité ne peut que s'y inscrire »

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  46. Nietzsche : « La mission suprême de l'art consiste à libérer nos regards des terreurs obsédantes de la nuit, à nous guérir des douleurs convulsives que nous causent nos actes volontaires. »

    Remarque : À rêver en somme. Si la fonction existe pourquoi la rejeter ? Elle est, elle aussi, l'expression d'un potentiel de l'être humain. Agir, c'est d'abord réagir. Nous ne dominons rien, nous croyons dominer.

    Nietzsche a réagi aux conditions de son existence en fonction de la cohérence des informations qu'il contenait. Certains dépensent beaucoup d'énergie, d'autres beaucoup moins. L'information, c'est de l'énergie. Plus on reçoit ou plus on en produit, et plus on en dépense. Il faut apprendre à canaliser les flux ... et à les transmettre.

    Contre-citation humaniste : « La conscience est nourrie de l'information qui lui parvient. Sans information la conscience est un moteur au repos »

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  47. Nietzsche : « La morale n'est qu'une interprétation - ou plus exactement une fausse interprétation - de certains phénomènes. »

    Remarque : La morale est avant tout relative à la culture dominante de la société. Ce n'est pas une interprétation, c'est une réaction qui peut être soumise ou insoumise à la pensée dominante. Victime ou bourreau, esclave ou maître, chacun doit justifier, si ce n'est à la société, au moins à lui-même la raison de ses actes. Cette justification, c'est la morale. La morale est un ensemble de règles déduites logiquement de la causalité de nos actes et de nos ressentis par rapport à eux.

    Contre-citation humaniste : « Nul n'est libre de ses actes, parce que si sa réaction peut-être réflexe, sa motivation, elle, est toujours soumise à la logique, même illogique »

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  48. Nietzsche : « La perspective certaine de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance - mais, âmes bizarres d'apothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend répugnante la vie toute entière ! »

    Remarque : La mort est la seule expérience dont on ne puisse tirer les leçons a posteriori. Nietzsche, comme tous les individualistes qui ne voient dans la vie que l'hommage que celle-ci doit leur rendre, ne peut se résoudre à en voir la fin. Alors, il aimerait "déguster" sa mort, mais la mort ne se déguste pas. La mort annihile simplement la vie de celui qui "est", tout comme la vie ensemence la mort de celui qui n'a jamais "été". On naît nu, on meurt nu. On n’amène rien à sa naissance, on n’emmène rien à sa mort, mais il y a ce que l'on laisse pour permettre aux autres de vivre mieux. Nietzsche n'a laissé que sa vision nihiliste, ce sperme infect qui corrompt la pensée d'une jeunesse désabusée.

    Contre-citation humaniste : « La naissance est une conscience morte dont on vient, la mort est une renaissance dont notre conscience ne se remettra pas. »

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  49. Nietzsche : « La résolution chrétienne de considérer le monde comme laid et mauvais a rendu le monde laid et mauvais. »

    Remarque : On peut retourner cette accusation contre elle-même. La vision de la religion par Nietzsche lui fait conclure que la religion est coupable. Ce n'est qu'un point de vue qui ne rend pas Nietzsche innocent pour autant.

    Contre-citation humaniste : « Le point de vue limite la perception de l'objet observé à ce seul point de vue. L'athéisme le plus objectif doit forcément passer par la croyance la plus convaincue. »

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  50. Nietzsche : « La sottise chez les femmes, c'est ce qu'il y a de moins féminin. »

    Remarque : Qu'est-ce que la sottise et qu'est-ce que la féminité ? Ce qui est une sottise, c'est d'avoir un préjugé sur la féminité. Ce qui est également une sottise, c'est de croire que n'importe quel être humain ne soit pas capable de commettre une sottise.

    Contre-citation humaniste : « La sottise permet de relativiser l'intelligence. Personne n'est absolument abouti. »

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  51. Nietzsche : « La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre. »

    Remarque : Ne vous y trompez pas, dans la bouche du surhomme, qui se veut sans faiblesse, cette phrase équivaut à l'apprentissage de la faille chez l'autre et du rejet de ce sentiment pour lui-même, car cela le conduirait à éprouver de la compassion pour autrui, c'est-à-dire, son ennemi potentiel. Ce qui serait une faille dans le système de cloisonnement de son esprit. Nietzsche veut créer son surhomme à l'image de ce Dieu qu'il exècre, mais dont il admire la toute puissance et l'insensibilité.

    Contre-citation humaniste : « Liberté, Égalité, Fraternité, sont les principes de l'humanisme. L'acceptation de ces principes équivaut à devenir "tous" et à "monter" en humanité. »

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  52. Nietzsche : « La terre a une peau et cette peau a des maladies ; une de ces maladies s'appelle l'homme. »

    Remarque : La terre pour Nietzsche, c'est la perfection absolue de la nature. L'homme-maladie, le soushomme, doit disparaître pour préparer l'avènement du surhomme qui seul est digne de régner sur la nature, puisqu'il lui est égale en perfection et seul capable de lui opposer un rapport de force digne d'elle.

    Contre-citation humaniste : « Il ne faut pas combattre la nature, il faut s'y intégrer avec toute l'humilité qu'il faut pour ne pas la dénaturer. »

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  53. Nietzsche : « La terre est comme la poitrine d'une femme : utile autant qu'agréable. »

    Remarque : Considérant la femme comme un objet soumis à son désir et à sa puissance, le surhomme ne peut considérer la terre autrement. Il n'y voit certainement pas un rapport d'égalité et de réciprocité, puisque le surhomme est "un" et que tout rapport avec lui est "autre".

    Contre-citation humaniste : « L'univers est aussi indissociable que le corps humain ; l'humanité, à son niveau, est tout aussi indissociable que la famille devrait l'être au sien. »

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  54. Nietzsche : « La vanité d’autrui n’offense notre goût que lorsqu’elle choque notre propre vanité. »

    Remarque : Un goût irrépressible pour l'individualisme est la marque même de notre penchant à la vanité et au narcissisme, qui nous font croire à l'égocentrisme. Le meilleur remède contre ces faiblesses de caractère est d'aller vers l'autre et d'essayer sa vision sans a priori. Derrière la forme et le fond du discours, il y a la motivation. Lorsque l'on s'exprime avec les autres, la tendance égocentrique s'estompe et le discours prend toute sa valeur.

    Contre-citation humaniste : « Ne pas rester seul, ne jamais rester seul, c'est le seul moyen de s'oublier un moment et d'inverser le sens du regard. Alors l'esprit prend son envol. »

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  55. Nietzsche : La vérité est une femme : ses voiles, ses pudeurs et ses mensonges lui appartiennent essentiellement.

    Remarque : En vertu du principe de réciprocité, cette affirmation péremptoire se retourne contre celui qui l'affirme. Que dit Nietzsche sur la vérité des autres qui ne puisse se retourner contre sa propre vérité? Il eu suffit que Nietzsche se reconnaisse simplement "humain" pour que son propos en deviennent humaniste. Tout son combat n'a jamais visé que d'échapper à cette humanité qu'il assimilait au piètre exemple que lui donnait la famille dont il était issu. L'humanisme est d'abord la constatation d'un nivellement par le bas. Ce n'est pas en se dissociant qu'on lutte contre le pire de l'homme. C'est en reconnaissant ce potentiel du pire en soi-même que l'on donne l'exemple et l'envie d'un potentiel du meilleur. Nietzsche n'a formé sa philosophie que sur une information qui n'appartenait qu'au pire. Ses conclusions ne pouvait qu'appartenir au pire de l'homme.

    Contre-citation humaniste : « Toute affirmation implique un dogmatisme. Tout dogmatisme implique qu'il existe une vision plus universelle : la voie du juste milieu. »

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